Les taxis
Je n'aime pas les taxis lyonnais !
L'autre soir j'ai failli me faire renverser. J'étais en roller, je traversais au feu vert pour les piétons.
J'aurais dû me méfier, pourtant, mais il n'avait pas mis son clignotant. Je ne pensais pas qu'il pouvait tourner sans mettre son clignotant alors que le feu était vert pour les piétons.
Souvent je peste contre les taxis lyonnais. Toujours plus vite... Ils semblent ignorer ceux qui les entourent.
L'autre jour, en arrivant au travail, un taxi qui déposait quelqu'un m'a coupé le passage. Toujours premier, hein ? Toujours pressé ?
Et puis je me suis regardée...
Je me suis vue pressée pour aller travailler.
Les taxis sont-ils pressés aussi ? Pas dans le sens où ils se dépêchent, non, dans le sens où on les presse ?
Est-ce que je ne me sens pas pressée, moi aussi, dans ce monde de rentabilité ?
Doivent-ils faire toujours plus vite pour des clients qui veulent payer moins ?
Je me suis revue, quelque fois, prendre le taxi, et regarder le compteur en espérant qu'il n'y ait pas trop de bouchons, que le compteur ne tourne pas trop vite.
Alors je me suis demandé si nous ne sommes pas nous même responsables de ce monde de mondialité dont nous nous plaignons tant.
Celui où le client veut du moins cher.
Celui où on presse les gens pour qu'ils se dépêchent de produire plus et moins cher.
Parfois je regarde les chevaux qui prennent le temps de brouter, et je me dis que nous sommes fous.