Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La bobine d'Ariane
La bobine d'Ariane
Publicité
La bobine d'Ariane
Derniers commentaires
Archives
2 juillet 2007

Avis de Tempête

Ce soir je suis seule pour une semaine. Cela fait si longtemps que je n'ai pas été seule pour une semaine. Cela me renvoie à cette période terrible où je vivais seule avec un homme toujours absent.

Alors mes peurs reviennent. Mes larmes coulent et me font du bien. Toutes mes peurs reviennent, celle que tu t'absentes toi aussi pour revenir différent. Peur qu'il t'arrive quelque chose alors que tu es dans un pays lointain. Peur qu'il m'arrive quelque chose et que je perde cet enfant.

J'ai attendu si longtemps d'avoir un enfant d'un homme qui était toujours absent, que cette soirée me replonge dans cette période, c'est comme si j'y étais à nouveau, et c'est terrible...

En même temps je ne suis pas seule, il y a ce petit passager clandestin. Mes larmes oscillent entre la peur et le bonheur que je n'ose pas complètement laisser éclater. J'ai attendu si longtemps, il y a tant d'écueils possibles sur le chemin de la grossesse. Je pourrais bien me retrouver à attendre à nouveau, et cette pensée, j'ai du mal à la supporter.

Je repense à ce week-end avec ta famille, tant de joie semée autour de nous, cela m'apaise un peu. Ce passager, tout le monde l'attend à bon port....

Le bonheur, difficile de s'y habituer, je me ferme comme une coquille depuis trois mois en disant que tout va bien mais en comptant les heures d'inquiétude. Lâcher prise, me disait Claire, là aussi il faudrait que je lâche prise et que j'accepte qu'à moi aussi ce bonheur pourrait m'arriver. C'est tellement impossible ! Me suis-je habituée à l'idée que ce n'était pas pour moi ? Me suis-je habituée à occulter ces images d'enfants pour ne pas souffrir ?

Alors ce soir je me retrouve face à mes peurs, personne pour me distraire ou me rassurer. Alors je laisse couler les larmes et je viens dire tout à ce blog à qui je ne parle plus beaucoup. C'est un peu la tempête dans mes idées, je crois qu'aussi ces changements qui s'annoncent m'inquiètent, mais un peu.
Voici un nouveau tremblement de vie qui s'annonce. J'ai six mois pour me préparer

Publicité
Commentaires
B
Je me décide enfin à venir écrire après avoir lu, mais ton texte est tellement beau, touchant, vrai que je ne peux pas résister.<br /> Porter en soi un enfant est à la fois meveilleux, délicieux et bouleversant. Cet état nous renvoit à notre enfance, à notre propre état de bébé, même in utéro, nous envoit à la figure tous nos doutes, nos inquiétudes, nos soit disant incapacités, nos manques... et aussi cette idée idiote de "je n'y arriverai pas", "comment je vais faire, moi qui... moi que..."... j'ai ressenti ces impressions deux fois, à chaque fos un miracle pour moi. Et puis, ces neuf mois sont là pour vous préparer tous deux à vous connaitre, à vous aimer, même si Papa est loin, Papa est là... alors pleure si tu en as besoin, chante, rit, vit tout simplement le bonheur que tu as d'attendre ce bébé.
A
Merci Yoca pour ce très beau et long commentaire.. on sent qu'il y a du vécu derrière. Je te souhaite ce grand bonheur, auquel toi aussi tu auras peut-être un peu du mal à croire...
Y
connaître des galères ou de croiser des personnes qui ne méritent pas les larmes qu'on peut verser pour elles, on finit souvent par se dire que le bonheur "c'est pour les autres". On ne voit même plus les petits bonheurs, on marche la tête baissée, ne regardant que ses pieds. Et puis il y a une petite lueur, le coeur qui s'emballe, c'est la voix d'un ami, le sourire d'un inconnu,le souffle du vent, un coucher de soleil... Dans le chute, le principal est de se relever, même si ça prend du temps et que l'on a les genoux un peu écorchés...Alors on prend une grande respiration et on y va ! Tout ça pour te dire que tu as le droit au bonheur rien que pour ce que tu partages ici. Je suis parfois dans le même état d'esprit que toi, je pense alors aux petits bonheurs que je vis en attendant que le grand arrive. <br /> Je t'embrasse
A
Flo, plus je te lis plus je pense que nos expériences sont proches. Alors oui, c'est possible pour toi aussi d'avoir cette idée de se croire stérile, ou poursuivie par le mauvais sort !!<br /> Mais tu as raison, le temps est venu pour moi d'en profiter et d'oublier un peu mes blessures... <br /> <br /> Laurence, je te rassure, je suis déjà bien remontée vers la surface. Mais je suis toujours étonnée d'épisodes comme celui-ci, qui prouvent que cette remontée se fait "par palliers", avec parfois des rechutes, sans gravité, mais nécessaires pour remonter encore plus.
L
Bonjour Ariane<br /> Oui, il y a un temps pour pleurer, et il faut savoir le prendre. Et il y a un temps pour décider de donner un coup de pied au fond et remonter. Il ne faut pas non plus l'oublier. C'est vrai que changer de scénario de vie c'est flippant. On ne peut pas éviter l'angoisse, il faut l'entendre, mais il faut aussi savoir accepter le bonheur. Respire à fond, relaxe-toi, cherche ce qui peut te faire plaisir au quotidien "hors ton homme". Centre-toi sur toutes les infimes possibilités de bonheur et de plaisir dans la journée. Elles sont infinies quand on se décide à leur faire place. <br /> Ecrire permet aussi de mettre de côté le scénario du malheur, d'identifier l'angoisse et de la maintenir discrètement dans un coin d'où elle n'envahira pas tout.<br /> Bonne chance
Publicité