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La bobine d'Ariane
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27 décembre 2007

La Femme Sans

passifloreQuand j'ai ouvert ce blog, j'avais plusieurs idées en tête :

Tout d'abord écrire, car c'est quelque chose que j'ai toujours aimé. De ce point de vue le blog ne m'a pas déçue car j'ai rencontré d'autres personnes sensibles qui aiment publier des textes. Des textes qui m'ont fait réfléchir, ou touchée, et aussi des photos et des dessins que j'ai appréciés. Tout un monde de créativité qui m'a aidée à m'évader de mon quotidien.

J'avais aussi des questions à résoudre, concernant notamment la féminité, par rapport à mon métier, et le fait qu'à 35 ans je n'avais pas d'enfant. Du point de vue de certaines questions, la rubrique "être une femme" m'a permis de trouver d'autres points de vue, ou tout simplement d'approfondir le mien.
J'avais aussi l'idée de rencontrer d'autres femmes dans la même situation que moi, de partager mon expérience. Cette situation n'était pas voulue, mais j'ai bien eu des années l'impression que les gens autour de moi pensaient que je ne souhaitais me consacrer qu'à mon travail et mes loisirs, alors que je le faisais au contraire pour compenser un manque.
De ce côté là le blog ne m'a pas aidée. Les témoignages que j'ai trouvé sont plutôt ceux de femmes qui disent ne pas désirer d'enfant. Elles le revendiquent comme un choix personnel, pour différentes raisons, et ne semblent pas en souffrir. Loin de moi l'idée de les juger, mais je ne me retrouvais pas dans leur point de vue.
Aujourd'hui je m'interroge encore pourquoi il est difficile de trouver de tels témoignages sur internet ? Est-ce que j'ai mal cherché ? Moi-même je n'ai pas été expansive sur le sujet, à part peut-être dans ce billet.

Pour finir, j'ai découvert ces femmes, mais seulement depuis que je suis enceinte, par le biais d'un forum de discussion sur le désir d'enfant qui me confirme qu'on peut avoir des échanges très riches via internet...

Il n'y a pas d'autres moments où j'ai été une "femme sans" et où j'ai pu échanger avec d'autres femmesansfemmes dans la même situation, pas sur internet, et pas vraiment dans la réalité non plus. Cela m'a fait sentir particulièrement seule. La seule rencontre que j'ai pu faire, c'était en 2003, lorsque j'ai trouvé ce livre dans une librairie :

Ce livre est terrible dans l'expérience qu'elle raconte, même si elle trouve une fonction à cette femme, même si elle lui donne une justification dans la société (voir un aperçu sur le site du Livre de Poche). Mais pour moi c'était au moins une souffrance partagée, l'idée que j'étais  moins seule. 

Alors je m'excuse pour avoir utilisé ce titre, et je la remercie pour avoir publié ce livre...

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Commentaires
C
Je viens de visiter ton blog et je le trouve plein d'émotions... Ecrire, tu aimes ça, moi aussi, je viens d'ouvrir un blog sur le sujet... Bonne continuation et à bientôt
A
Laure, tu es la bienvenue, et merci pour ce commentaire. <br /> J'y retrouve cette douleur vécue et exacerbée par les commentaires des "autres" pour qui il semble évident qu'une femme + un homme = un enfant, sans penser qu'il peut y avoir difficulté, et qui nous blessent par leurs remarques optimistes. <br /> <br /> Je pense que sans ces remarques, on peut vivre "sans" et être heureux, mais il faut avoir la force de répondre ou d'ignorer ces "autres". <br /> Mais je vais aller approfondir cette question sur ton blog...
L
Je suis une femme "sans". Jusqu'à mes 35 ans, cela ne me pesait pas. Je me disais encore que j'avais le temps. Et puis justement, à 35 ans, on s'est lancés... Au bout de 4 mois, je me confiais à ma plus vieille amie, chez qui j'étais en vacances, à l'autre bout du monde. Elle me disait de ne pas y penser... Trois mois plus tard, elle m'annonçait sa propre grossesse, un projet sur lequel elle ne m'avait rien confié. Je crois que je l'ai détestée. Un an plus tard, notre couple apprenait la stérilité masculine et ses conséquences.<br /> Aujourd'hui, je suis la dernière au sein de la famille, et dans les dernières au sein du cercle d'amis. Cette année, pour la première fois, la "sans" m'a réellement pesé. L'impression, douloureuse, que "sans", la vie n'a pas de sens. A croire que "sans", c'est comme si on n'avait rien vécu de fort. Je ne supporte plus les "c'est pour quand" ni les "tu verras". J'espère que ma prochaine FIV marchera, mais surtout, surtout, j'espère bien que l'on peut vivre "sans". Et être heureux. Être un homme, être une femme...<br /> Je suis désolée Ariane, ce message prend la forme d'un témoignage, et ce n'était pas mon intention première.
A
Le problème dans ce cas, c'est quand la décision ne nous appartient pas, et qu'il est alors difficile de vivre en accord avec soi.<br /> <br /> En fait je crois qu'au delà du sujet ce billet parle surtout de ne pas se sentir seul(e) dans une situation difficile. Le partage d'expérience peut faire du bien, même s'il ne change rien au final...<br /> <br /> Je me demande ce que tu en penses, Béatrice, car tu as aussi dû chercher à partager des expériences via internet...<br /> <br /> Finalement, heureusement que les blogs nous permettent de rencontrer d'autres personnalités riches d'autres vies !
B
Etre une femme "avec" ou "sans" - selon nos choix, nos possibilités, nos vies, nos désirs, nos envies - est en soi déjà une chose pas facile, tout comme être un homme... l'essentiel n'est-il pas de vivre en accord avec soi ? ne pas juger telle ou telle personne parce qu'elle ne vit pas comme nous, essayer de voir en elle autre chose que ce que nous sommes...nous ne sommes le reflet de personne et personne n'est notre reflet. Nous sommes ce que nous avons bâti tant bien que mal, avec nos forces et nos faiblesses. Décider d'avoir ou non un (ou des) enfant(s), décider d'avoir ou non une vie professionnelle, décider de sa vie, revenir sur ses choix, changer de route, prendre un chemin de traverse... c'est ainsi que va la vie. Mais surtout ne pas renier ce que l'on a été, ce que l'on est, ne pas avoir de regrets ni surtout de remords.<br /> Je t'embrasse et te souhaiter une belle année 2008.
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