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La bobine d'Ariane
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25 mars 2007

Inspiration

A la question que Corinne pose sur son blog "Votre parcours professionnel a-t-il été inspiré par celui d’une autre femme ?", j'ai envie de répondre : mon parcours n'a pas été inspiré par celui d'une autre femme, il a été inspiré par une autre femme, nuance.
livres
Une femme qui lit, qui a toujours lu, beaucoup. Cela ennuyait son père. "Pose ton livre", disait-il, "tu vas avoir mal à la tête". Mais elle lisait. Elle a fait des études. Elle a quitté sa campagne pour une grande ville où exercer son métier d'éducatrice. Elle a encadré des jeunes, elle a été indépendante.

Elle a rencontré un homme. Elle l'a épousé. Elle l'a convaincu d'avoir des enfants. Oui mais voilà, les enfants il fallait s'en occuper. Pour son mari, son métier c'était important, il ne s'occupait que peu des enfants. Faire la cuisine, ce n'est pas son truc. Tenir une maison non plus, ce n'est pas le rôle de l'homme. Alors elle a changé de métier, elle a rabaissé ses ambitions, elle a travaillé à temps réduit.

casseroles

Ses enfants, elle s'en est bien occupé. Elle les a accompagné à l'école, elle les a fait manger à midi, pour qu'ils aient une bonne alimentation, qu'ils travaillent bien, qu'ils apprennent bien. Le soir, parfois il la rejoignaient sur son lieu de travail, c'était pas loin, c'était pratique. Et puis il y a eu un accident, un arrêt, une opération. Quand elle a voulu reprendre, elle était remplacée.
Elle n'a pas repris. Elle s'est occupée de la maison, encore, de faire le linge pour ses enfants, pour qu'ils n'aient pas trop de souci et puissent se consacrer à leurs études.

Les études, elles les a poussé. Elle ne leur disait pas que les livres ça faisait mal à la tête. Elle les emmenait à la bibliothèque pour qu'ils en trouvent de nouveaux.livres3

Sa fille avait "des facilités" à l'école, comme on dit. Alors pourquoi pas la pousser à faire un maximum d'études. Pour qu'elle ait un bon métier, qu'elle ne doivent pas arrêter, qu'elle puisse être autonome. Pour qu'elle ne dépende pas d'un mari, contrairement à elle ?

Sa fille, elle, elle ne savait pas trop. Qu'est-ce qu'elle voulait devenir ? Elle aimait les maths, les langues, l'espagnol surtout. Elle aimait la peinture, les langues et les maths. Qu'est-ce qu'on fait avec cela ? Les beaux-arts peut-être ? Vers quoi ça mène ? Architecture ? Fac d'espagnol ?

Elle savait juste qu'elle ne voulait pas être prof de maths. Certains lui disaient, prof, c'est bien pour avoir des enfants, il y a des congés. Oui, mais sa fille elle rêvait d'un boulot plus créatif.

Sa fille ne savait pas trop où elle allait, alors pourquoi pas ingénieur ? Pourquoi pas faire la même formation que le fils de Mme P. ? Ingénieur, pourquoi pas ? Il parait que c'est bien...

Alors la fille a fait ingénieur...

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Commentaires
C
On cristallise souvent le rêve de nos parents. Mais est-ce vraiment ce qui nous rend le plus heureux ?...
A
Même si je savais que ce choix avait été influencé, comme dit Flo c'était inconscient. Ou plutôt, ce dont je ne m'étais pas rendu compte, c'est cette frustration qu'a pu éprouver ma mère, et ce qu'elle a pu reporter sur moi comme espoirs d'une vie de femme plus épanouie dans son travail.<br /> <br /> Je suis encore un peu sous le choc, alors Julie le recul n'est pas encore au rendez-vous. A suivre.. en tout cas bienvenue sur ce blog.
L
on a beau s'en défendre, ce sont souvent nos parents qui sont à l'origine de nos choix professionnels, par rebellion ou pour "leur plaire", même si c'est souvent inconscient...<br /> En tout cas, tu décris ta mère avec beaucoup d'affection et d'amour, c'est très beau !
J
Très joliment écrit.<br /> Mais l'histoire ne nous dit pas si avec du recul elle a fait le bon choix ? ;)
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