Difficile (suite)
Je pensais avoir clos le sujet, et puis les derniers commentaires m'ont rappelé que non. Celui, compréhensif, d'Ellemère, et celui de Koulou, qui m'a interpellée sur le fait que je n'arrive pas à assumer ce manque.
Mais alors c'est quoi cette lame de fond qui me fait sentir "comme un vase vide" ?
Je l'ai ressentie jeudi dernier, justement. A la fin de ma première journée de vacances, je me suis sentie mal à l'aise, sans raison. Cette impression, je ne l'avais pas ressentie aussi fortement, depuis mon changement de vie. Cette impression que la vie ne vaut rien, que je me sens mal, sans arriver à cerner absolument pourquoi.
Là, je le dis gentiment, mais cette sensation me fait avoir des pensées très, très négatives...
Je me suis dis que je finirai bien par comprendre, et je suis allée me coucher...
Et là, au milieu de la nuit, je me réveille et j'y pense. Je comprends. Ce vide du vase, c'est juste le sentiment d'utilité qu'on se donne. Si je me sens inutile depuis hier, c'est parce que je n'étais plus dans mon travail, où même sachant que je ne suis pas indispensable, je me sens utile quand même. Et puis cette sensation de ne pas être utile à la fête de Noël qui se prépare dans la famille de mon ami. Il a tout préparé. Il a fait tous les cadeaux, je n'ai plus qu'à y aller et mettre les pieds sous la table, comme on dit. Dans ma famille, pas de Noël vraiment, je trouve ça triste, mais c'est comme cela, il n'y a pas de tradition, je me raccroche à celle des autres.
Ces pensées n'ont rien de très révolutionnaire, de très original. J'ai besoin de donner un sens à mon existence, tout simplement. Tout le monde sait cela.
Ce qui me stupéfie, c'est la force avec laquelle la lame de fond revient, balayant tout optimiste, toute pensée positive. C'est la force avec laquelle cette inutilité me désempare. Comment lutter contre cela ? Il y a quelques temps, j'étais allée voir un psychiatre, j'y ai appris qu'on peut désamorcer ce genre de sensation en comprenant l'origine de la sensation, tout simplement. On peut sortir de la dépression en se comprenant, il faut oser, ne pas avoir peur de ses peurs. Il faut oser lâcher prise tout simplement. Comme disais Claire.
Maintenant je comprends autre chose, c'est qu'il faut que je lâche prise contre ce besoin de me sentir utile. Est-ce possible, vraiment ?
Le lendemain matin, j'en ai parlé à mon ami qui m'a proposé de réaliser des décorations de table pour Noël. Pour que je me sente un peu utile à cette fête, que je m'y intègre. C'est tellement bête que j'en ai presque honte de l'écrire sur mon blog.
Mais je pense que ce problème de se sentir utile pour s'intégrer est un sujet sur lequel il faudra que je revienne.
En attendant je voudrais souhaiter de très bonnes fêtes à tous ceux qui m'ont répondu sur ce post, j'ai la faiblesse de croire qu'ils ont compris que ce sujet est très important pour moi.